Hier soir avait lieu le deuxième concert parisien d’Interpol, groupe au cœur du renouveau du rock dans les années 2000.
Le groupe a donc près de 15 ans d’expérience et cela se ressent dès leur arrivée sur scène. Costumes noirs, sobres, les New-Yorkais saluent brièvement la foule et commencent leur set par « Say Hello To The Angels ». Rapide et efficace, la chanson d’ouverture par excellence, qui nous plonge directement dans le vif du sujet. L’ensemble du show se déroule de cette manière, sans esbroufes ni digressions.
Cela ne veut pas dire qu’on assiste à un concert bâclé. L’application des musiciens est d’ailleurs remarquable et ne peut que servir leur musique. Chaque titre est particulièrement bien joué amenant la performance à un haut niveau de régularité. Il n’y a donc pas vraiment de moment creux au cours de l’heure et demie de spectacle. Les membres d’Interpol ont très bien compris quel genre de groupe ils étaient et ne cherchent donc pas à surjouer leur énergie.
Habituellement très sombre, leur musique produit ce soir le même effet. Les riffs de guitares créent une atmosphère ténébreuse palpable, renforcée par l’inusable voix de Paul Banks. D’un air un peu détaché, le chanteur débite ses chansons sans sourciller mais avec talent, ce qui lui donne un certain charme.
Dans un set représentant tous les albums d’Interpol, les quelques titres du dernier, « El Pintor », se remarquent par une étonnante fraîcheur. Pas encore usés jusqu'à la moelle, « My Desire » ou « Everything Is Wrong » sont des temps forts du concert. Ces chansons n’éclipsent cependant pas les vieux succès du groupe comme « Evil » et « Slow Hands », particulièrement appréciés du public.
Après 18 chansons, Interpol quitte la scène comme il l’a investie, avec simplicité. Et prouvé au passage que l’on pouvait faire un bon concert de rock tout en restant sobre.