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House of Music


Jungle ou la renaissance de la soul

Publié par Briac Subrin-Bigot sur 16 Juillet 2014, 12:28pm

Catégories : #Chroniques d'albums

Jungle ou la renaissance de la soul

C’est la révélation de l’été. Jungle débarque ce mois-ci avec leur premier album éponyme ; mais les débuts du groupe datent de 2013. Fonder par deux londoniens, Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland, Jungle préserve une part de mystère autour de lui. En effet, les deux hommes n’apparaissent que très rarement à visages découverts et n’étaient au départ connus que sous les pseudonymes J et T. C’est à la fin de l’année 2013 que le duo sort son premier single, « The Heat » et en février 2014 c’est au tour du hit « Busy Earnin » de se révéler. A coups de rythmes efficaces et d’un refrain instrumental entêtant, le titre a tout pour devenir le single de l’été.

L’album reprend ces sonorités estivales avec « The Heat » et « Accelerate » et impressionne d’entrée par le cool qu’il dégage. Les rythmes discrets et à peine dansants ne sont qu’au service des voix des deux protagonistes de Jungle, dignes héritiers soul de Marvin Gaye.

Mais la modernité du disque ne fait aucun doute, tant il arrive à mélanger des genres très actuels. A la soul se mêlent intelligemment le R’n’B et des arrangement électro subtils. Cette aspiration du métissage le rapproche du « Channel Orange » de Frank Ocean bien qu’il s’en démarque assez clairement.

De plus, mis à part « Busy Earnin’ », ce premier opus de Jungle n’a rien de tubesque. Mais sa cohésion du début à la fin le rend encore plus intéressant. L’écoute s’effectue d’une seule traite, sans accros et si l’on pourra reprocher au disque son peu de diversité en termes de sonorités, même les chansons plus faibles (« Drops ») ont leur place. Le cool du début se retrouve à chaque chanson et particulièrement sur l’efficace « Time ».

On remarque cependant une évolution de ton au cours du disque. Une grosse première partie est dans le sillon enjoué et immédiat de « Busy Earnin’ ». Puis déjà avec « Julia », on sent que ce côté festif est parti, comme un préambule à la mélancolie des quatre dernières chansons : ce ne sont peut-être pas les plus accessibles mais certainement les plus complexes et intéressantes de ce premier disque. Et c’est à ce moment là que Jungle marque le plus les esprits et où toute l’élégance soul du groupe s’exprime. Le final de l’album «Lemonade Lake » est quant à lui parfait et prend de la hauteur par ses arrangements spatiaux.

Avant d’écouter cet album, on s’attendait à une dizaine de tubes efficaces. A l’arrivée, on repart agréablement surpris par ce groupe qui loin de se complaire dans le passé, s’en inspire pour faire un disque de son temps, entre joie et langueur. L’album de l’été et au-delà.

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