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House of Music


"Confection" par Sébastien Tellier

Publié par Briac Subrin-Bigot sur 21 Octobre 2013, 20:13pm

Catégories : #Chroniques d'albums

"Confection" par Sébastien Tellier

Sébastien Tellier est un peu l’ovni de la musique française. Se renouvelant à chaque fois depuis son premier album « L’Incroyable Vérité », du classique de ses débuts à l’électronique de « Sexuality », le chanteur-compositeur a réussi à se faire un nom, même à l’étranger. En 2012, il sortait le très ambitieux « My God Is Blue », où il se prenait alors pour le gourou d’une secte, l’Alliance Bleue. Avec « Confection », il prend tout cela à contre-pied et livre un album qui revient à la simplicité de son deuxième album, « Politics ».

La preuve, la quasi-totalité des quatorze titres de ce dernier-né est instrumental ; seul « L’Amour Naissant » possède des paroles. Preuve d’une volonté de revenir aux sources, cette chanson fait un peu figure d’une Ritournelle II, reprenant les ingrédients qui ont fait le succès du titre phare de Sébastien Tellier : même fusion parfaite entre piano et violons qui traduit les mêmes sonorités que sur son ainée. À cela s’ajoute la présence du génial batteur africain Tony Allen qui assure toute la partie rythmique de l’album, comme sur « Politics », et marque de sa finesse les compositions du français.

Car c’est ce qui lie chacun de ses albums entre eux : Tellier est un incroyable compositeur et cet album en est la preuve ultime. Dépourvues de toute production superflue, les mélodies sont exprimées de manière brute, souvent par le piano. Mais c’est surtout l’harmonie entre les instruments qui est maitrisée à la perfection dans « Confection ». L’orchestre à cordes répond au piano et à la batterie avec une grande fluidité et malgré l’effectif parfois réduit de la formation, l’album conserve une ampleur majestueuse.

L’album est tellement fluide et cohérent qu’on pourrait le comparer à une bande-originale. Sébastien Tellier semble même l’avoir conçu comme tel : plusieurs morceaux sont repris aux cours de l’album comme « L’Amour Naissant », décliné en trois versions ou encore la mélodie de « Coco » que l’on retrouve réarrangée dans « Coco et le labyrinthe ». Ces répétitions font penser à des thèmes que peut avoir un film, dans le but d’identifier l’œuvre par sa musique. Il se passe la même chose dans cet album où ces connections entre les chansons forment l’identité de l’album et ce, dès la première écoute.

Mais la vrai force de « Confection » est qu’il n’est pas seulement la bande-originale mais le film lui même. En effet, une BO ne fait qu’accompagner l’image alors que cet album mène par lui-même l’action. L’on revient ici aux fondamentaux de la musique : à l’écoute du disque, des dizaines d’images viennent à l’esprit grâce aux diverses sonorités choisies par Sébastien Tellier avec le même soin que Vivaldi pour les Quatre Saisons.

On voit mal quels sont les défauts de ces superbes 35 minutes et Sébastien Tellier semble avoir réussi son entreprise : faire de la musique, tout simplement, comme il le sent. On ne peut pas prévoir quelle sera sa postérité mais il fait d’ores et déjà parti des grands artistes français contemporains.

"Confection" par Sébastien Tellier
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Tellier est certainement un des plus passionnants chanteurs français, jamais là où on l'attend mais toujours avec le supplément de talent qui fait la différence ! Tout à fait d'accord avec toi et ta critique...
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