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House of Music


Gesaffelstein, Prince des Ténèbres avec "Aleph"

Publié par Briac Subrin-Bigot sur 4 Novembre 2013, 12:48pm

Catégories : #Chroniques d'albums

Gesaffelstein, Prince des Ténèbres avec "Aleph"

Gesaffelstein est la sensation électro de cette fin d’année. Pourtant cela fait maintenant cinq ans qu’il sort de la musique, depuis son premier maxi « Modern Walk ». Il a su au fil des années se faire un nom jusqu'à « Conspiracy » son EP de 2011 où figure un de ses titres phares, « Viol », plusieurs fois reprise pour des pubs. Il s’est également illustré cette année aux côtés de Kanye West, produisant deux titres de son album dont « Black Skinhead ». En juin 2013 sortait le premier single d’Aleph « Pursuit » qui montrait une musique violente, brute et très sombre, dans la lignée de ce qu’avait précédemment sorti Gesaffestein.

Sans surprises, l’album suit cette voie : « Obsession », « Trans » ou encore le récent single « Hate Or Glory » sont d’une violence incroyable que l’on pourrait comparer au premier album de Justice. Mais contrairement aux deux parisiens, qui utilisaient des basses assez sales, celles de Gesaffelstein font dans la sobriété. Si Justice avait ouvert la route à une techno bourrine, lui se réapproprie le concept en rendant sa musique beaucoup plus lisse que celle de ses aînées. Ce qui ne veut pas dire qu’elle en perd son âme ; au contraire, ce qui caractérise « Aleph » c’est le côté ténébreux qu’il dégage. Aucune mélodie n’est présente et ce qui peut ne ressembler qu’à du bruit au premier abord, crée une ambiance très sombre et angoissante tout au long de l’album. Et c’est déjà un point important : un disque réussissant à créer un continuité entre ses chansons est généralement un bon album.

Mais la violence n’est pas présente tout du long. Un certain nombre de titres sont des sortes de ballades mélancoliques électroniques comme « Wall Of Memories », « Nameless » ou « Piece Of Future ». Cette absence de joie est la suite logique d’un album dont la couleur est définitivement le noir. Mais que ce soit dans les moments calmes ou dans les moments puissants, tout semble être minutieusement contrôlé par le chef d’orchestre caché derrière ses machines. Tout est prévu, rien n’est laissé au hasard, et l’on avance pas à pas dans le monde de Gesaffelstein. Un monde encore une fois marqué par les ténèbres, la tristesse et la colère.

Avec « Aleph », le français revient aux fondamentaux de la techno : une seule et même boucle tout au long d’une même chanson que l’on habille. Sur « Hellifornia » un son de sirène retentit sans arrêt durant le titre, de façon presque bête mais il est habilement transformé en un titre efficace aux sonorités Hip-Hop. Et là est la force d’un bon DJ : rendre intéressantes deux secondes de son sans intérêt.

On pourrait même dire qu’il revient aux fondamentaux de la musique mais en la créant avec des machines : tenter de recréer des sentiments humains dans sa musique mais en ne faisant que les suggérer. À l’auditeur ensuite de se former ses propres images en écoutant le disque.

Ceci étant dit, n’allez pas imaginer que ce que fait Gesaffelstein est révolutionnaire. Vous ne vous direz pas que vous n’avez jamais entendu quelque chose de pareil. Mais ce genre d’album, fort et efficace fait quand même plaisir car Gesaffelstein arrive à se créer un style bien à lui et reconnaissable.

Gesaffelstein, Prince des Ténèbres avec "Aleph"
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